17 mai 2008

Samedi 17 mai 2008

Je ne suis pas prête d'oublier cette date !

Cela faisait si longtemps que je rêvais d’une galga à poils durs et là, je savais qu’elle allait arriver. Depuis trois jours, je n’étais plus moi-même, j’ai pourtant déjà quatre chiens dont deux galgos, mais l’émotion, la crainte me submergeait. Découvrir « en vrai » tous ces chiens dont nous connaissions par cœur leur triste histoire, leur photo, là ça allait vraiment être quelque chose.

Donc ce samedi, le rendez-vous était fixé à midi chez Caro.

Nos courageux chauffeurs, Jacques et Roger étaient partis dès le mercredi et ceci pour arriver à Pedro Munoz le jeudi soir. Après une nuit sur place, le vendredi nos deux bénévoles émérites ont donc repris la route…mais là, ils étaient là, les galgos ! Pour de vrai ! En chair et en os ! Tous bien installés, chacun dans leur cage, faisant route pour leur nouvelle destinée.

Samedi matin, coup de fil de Domi, mon cœur bat la chamade, l’autoroute espagnole étant coupée, notre convoi a pris deux heures de retard. Arrivée prévue à 14 heures.

Marielle, Hubert et moi ne sommes pas à nos premières adoptions, mais nous décidons de partir tôt quand même. On verra bien. Marielle et Hubert se sont portés volontaires pour être famille d’accueil et c’est ainsi que l’on peut ramener Noa et Roméo. Moi, j’attends impatiemment Fanny.

14 Heures, nous arrivons chez Caro, des affiches partout, elle a même mis des panneaux « Interdiction de Stationner » devant chez elle.

Caro nous invite à entrer, et nous présente ses galgos puis sa maman : 101 ans qui lit tranquillement son journal. Nous découvrons Agnès et Patrick et leurs deux lévriers. Agnès ne perd pas son temps : elle tricote pour les galgos. Patrick lui, a fait le voyage précédent, il sait ce que c’est.

Caro nous offre le café et puis nous informe que l’arrivée est encore retardée, de forts orages en France et là encore deux heures de plus !

Que nos nerfs sont mis à rude épreuve ! Comment vont-ils être ? Pas trop blessés, pas trop traumatisés ? Qu’on-t-il enduré ? Réussira-t-on à les rendre heureux ? Tout se bouscule dans nos têtes…

Le jardin de Caro est une splendeur, Caro est une hôtesse hors pair, les galgos sont à leur habitude, très calmes, très élégants, très nobles.

Et là : le téléphone sonne : Domi arrive, le camion ne va pas tarder.

Domi arrive rayonnante, elle est heureuse… David est là, toujours aussi pratique : il décharge du matériel, son père a filmé tout leur voyage. Nous avons hâte de voir ce qu’il se passe à Pedro Munoz, de repérer Loli, Nuria et nos chiens.

Tout va très vite, les tâches ont été attribués, les emplacements délimités. Agnès s’installe au magasin, Caro a préparé l’endroit où les vétérinaires examineront les chiens, Caro a tout fléché, elle nous explique que les chiens seront transportés dans leur cage sur le côté de la maison. Partout tout est prévu. Elle a même installé tonnelle, chaises, tout est prévu, rien n’est laissé au hasard. Elle nous donne des consignes très strictes. Beaucoup de panneaux « portes fermées »… Bref une sacrée organisation.

Domi n’a pas fermé l’œil, elle a relu ses contrats d’adoption, supervisé le moindre détail. Et pour elle, c’est une journée inoubliable qui s’annonce puisque ça y est les statuts de notre association sont déposés, c’est donc l’aboutissement logique de semaines de travail.

Moi, je suis à bout de nerf, zut j’ai déjà envie de pleurer, je suis incapable de m’éloigner de la grille dehors. Nous tendons tous l’oreille. Et d’un coup, il est là, ils sont là ! Caro nous donne les consignes : Attention à la porte, on fait rentrer toutes les cages, on n’ouvre pas aux chiens, quand le dernier sera « déchargé » on leur ouvrira.

Je cours au camion. Jacques arrive rayonnant. Décidément après 23 heures de route en camion, cela est épatant. Son collègue Roger a attrapé un vilain torticolis mais tout va bien.

Les portes du camion ne se décident pas à s’ouvrir. Ouf ils s’ouvrent. Mon sang ne fait qu’un tour et les larmes inondent mon visage. Je sais qu’il sera toujours de même… Petit coup d’œil complice de Domi, elle aussi est très émue. Je sais que lorsque l’on vit ça : on ne vivra plus que pour les galgos.

Les chiens sont tous sortis par « deux hommes forts » et arrivent un par un, ils ont tous autour du coup un joli ruban. Nous découvrons un à un tous ces galgos. Eux, ils crient un peu, ils doivent ressentir notre excitation. J’aperçois la petite Simpatica, vraiment superbe, une jolie petite frimousse. Puis Mirta grande galga noire et blanche. Ensuite Saten, July, Roméo, mais où est Fanny. Jacques me tranquillise : elle est là, elle est superbe.

Et là, tout au fonds, elle attend son tour. C’est ridicule cette envie de pleurer qui me tenaille. Je la découvre, pas très grande, mais elle a bien grossi depuis les photos. Les bénévoles ont fait du bon travail.

Tous les chiens sont maintenant dans le jardin, chaque personne a une laisse à la main et enfin, nous pouvons leur ouvrir. Les chiens sont calmes, ils se dégourdissent les pattes et font leur petit tour. Tout semble normal. Pas un aboiement, chaque adoptant, chaque bénévole admire son compagnon à quatre pattes.

Et puis, c’est le tour des vétos, Caro appelle le nom des chiens, les uns après les autres. Les chiens ont tous droit au produit anti-tiques et anti-puces. On vérifie les vaccinations, les identifications. Tout va bien.

Domi s’installe à la table des contrats et ce sont les adoptants de la jolie Simpatica qui ouvre le bal. Après la signature et beaucoup de questionnement, les adoptants vont « habiller leur fille », collier, laisse, manteau. Et tous les adoptants font de même.

David a installé sur la télévision le film de Pedro Munoz mais nous sommes tous énervés et en fait, nous ne verrons que quelques images.

Caro est aux petits soins pour tous : les galgos ont de grands seaux d’eau et de croquettes, et nous on déguste tartes et rafraichissements.

L’étape suivante est de placer les chiens en famille d’accueil. Tous les volontaires se partagent donc les chiens, Dominique, Caro, Marielle et Catherine. Chacun va devoir prendre soin de ces chers galgos qui nous épaterons toujours.

Caro prend la parole. Elle semble émue … En effet, elle nous informe que les statuts sont déposés. Amour de galgos… Quel joli nom et quel logo superbe !

19 h 30, les derniers adoptants arrivent. Nous décidons de partir, Roméo, Noa et Fanny (Leeloo, mon cinquième élément) vont retourner vers la France, vers leur nouveau foyer.

Nous ferons une halte hamburger et je régalerai les galgos : C’est tard que nous arriverons à la maison. Restent à faire les présentations, j’ai huit chats et quatre chiens. Tout se passera à merveille et ma Fanny dormira profondément. Moi moins, je veille…

Martine